Le parcours des avocates
Le parcours des avocates En 2019, on décomptait 68.464 avocats sur l’ensemble du territoire national et parmi eux, 56,4 % de femmes ! La féminisation de la profession progresse ainsi depuis 10 ans de façon structurelle. Le développement de leur carrière évolue quant à lui grâce aux efforts quotidiens de toutes celles qui veulent coûte que coûte occuper le poste qui reflète leur juste valeur.
Il appartient sans doute aux cabinets, aux syndicats et à l’ordre de soutenir ce développement à travers notamment la promotion des femmes en tant qu’associées de cabinets d’avocats. Pour que les choses changent, les mentalités doivent changer. Dont acte !
Rappelons toutefois que nous n’avons que peu de pouvoir sur les autres. Ainsi, face à certaines structures réticentes à faire évoluer les choses, aucune action ne sera entreprise pour favoriser ce développement, et ce quel que soit votre niveau de compétences.
Si nous n’avons effectivement pas de pouvoir sur les autres, nous en avons en revanche beaucoup sur nos choix : « Change et le monde changera ! ». Vous avez compris où je veux en venir. Pour que les choses changent, changeons d’abord (et pourquoi pas de structure lorsque c’est le seul moyen d’évoluer) ! Le reste finira par suivre.
Sur le sujet du développement de carrière, chaque avocate à sa propre problématique de développement, ses propres objectifs et son propre calendrier. Devenir associée, changer de cabinet, élaborer une stratégie de développement de clientèle, recruter une équipe opérationnelle, former ses collaborateurs, se diversifier. Voici tout un arsenal de mesures permettant le développement de carrière lequel aboutira, on l’espère, à une augmentation de sa « rétrocession ».
Dans le cadre de mes missions de conseil, je constate bien souvent que, sur ce thème précis, les femmes formulent des demandes bien différentes des hommes. Elles adoptent une approche « empathique » qui tient compte de ce que les autres demandent (et obtiennent) par ailleurs, de la région dans laquelle le cabinet se trouve, de la période économique qu’il traverse et de l’état de sa trésorerie. Il m’est même arrivée d’entendre une demande d’augmentation qui tenait compte du nombre de grossesses intervenues au cabinet au sein d’une même équipe ! Le résultat est sans appel. Les femmes minorent leurs demandes voire les décalent à l’année suivante. Les hommes, eux, indiquent sans équivoque le montant qui leur fait envie. Un montant qui, selon eux, reflète la valeur de leur travail. Si on leur dit NON, ils disent qu’au moins ils auront essayé !
Et si on essayait toutes davantage ? Et si nous formulions nos demandes avec pour seule limite en tête ce qui est matériellement impossible ?
Nous irions certainement plus loin...
Marine Cahn
Fondatrice de White Peacock